Exit la RT2012 ! Cette réglementation thermique appliquée depuis fin 2011 a tiré sa révérence. Plus ambitieuse, la RE2020, entrée en vigueur au 1er janvier 2022, va au-delà des simples critères thermiques. D’abord appelée RT2020, elle sera rapidement rebaptisée réglementation environnementale 2020. Ses objectifs ? Rendre les logements encore plus verts pour répondre aux enjeux climatiques et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Quels sont les changements majeurs introduits par cette nouvelle mouture ? On fait le point:

Des logements encore moins énergivores:

La RE2020 va encore plus loin que la réglementation précédente, en insistant sur les performances thermiques de l’habitation. L’isolation et l’optimisation du bâti (orientation, disposition des fenêtres…) doivent permettre de réduire passivement les besoins du logement en matière de chauffage, de refroidissement et d’éclairage. Mais ce n’est pas tout ! Afin que les bâtiments produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment, les énergies fossiles seront progressivement abandonnées au profit des énergies renouvelables (panneaux solaires photovoltaïques, pompe à chaleur, etc.). Les seuils à ne pas dépasser évolueront au fil des années, pour permettre au secteur, notamment celui du gaz, de s’adapter. En 2025, le seuil à respecter passera de 14 kg de CO2/m2/an à 6 kg de CO2/m2/an : des chiffres qui signeront la fin des chaudières au gaz.

Rappelons qu’en France, le secteur du bâtiment représente 44 % de la consommation d’énergie. Le jeu en vaut donc la chandelle ! Ces nouvelles normes auront bien sûr un impact sur le prix d’achat d’un logement neuf, mais pour l’acheteur ou l’investisseur, c’est l’assurance de réaliser des économies d’énergie importantes au quotidien. Pour respecter ces exigences revues à la hausse et développer les énergies renouvelables pour les nouveaux bâtis, les architectes, constructeurs et promoteurs devront redoubler d’efforts et d’ingéniosité.

Un confort accru lors des fortes chaleurs:

Cela ne vous a probablement pas échappé : les épisodes caniculaires sont de plus en plus fréquents. À tel point que les habitations se transforment en véritables fournaises. Si le neuf préserve davantage ses occupants que l’ancien, ce n’est pas suffisant pour faire face au réchauffement climatique. Fini de s’équiper de climatiseurs pour supporter les vagues de chaleur ! La RE2020 va plus loin que la réglementation précédente en introduisant un nouvel indicateur : le « confort d’été ». Dès sa conception, le bâti est pensé pour offrir un confort optimal en toutes saisons à ses usagers. Protections solaires, orientation judicieuse, systèmes de ventilation naturelle, brasseurs d’air… de nombreuses solutions permettent de réduire l’inconfort thermique. Ce dernier sera évalué en tenant compte de l’écart entre la température réelle du logement et une température de référence.

Une montée en puissance des matériaux écologiques:

Le secteur du bâtiment produit à lui seul environ 25 % des émissions de CO2. Des chiffres bien trop élevés ! Rappelons que la France prévoit d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Afin de parvenir à cet objectif, la RE2020 introduit deux nouveaux indicateurs mesurant l’empreinte carbone de l’habitation, de la production des matériaux utilisés pour sa construction à la pollution générée par ses consommations d’énergie pendant 50 ans.

Pour diminuer l’impact écologique des bâtiments, les constructeurs et promoteurs n’auront d’autres choix que de se tourner vers des matériaux plus respectueux de l’environnement. Ces nouvelles exigences signent la fin du règne du béton ! Une alternative ? Le béton bas carbone, un matériau comprenant moins de ciment. Les entrepreneurs miseront également sur des isolants naturels (paille, liège, etc.) et le bois, matériau capable de stocker le carbone.

Cette nouvelle réglementation concerne les logements neufs dont le permis de construire a été déposé à partir du 1er janvier 2022.